C’est sans doute l’un des articles plus déprimant qu’il m’ait été donné d’écrire car j’aime la musique.
Bien entendu j’ai eu de la chance. J’ai grandi à une époque qui a produit une des meilleures musiques du monde moderne.
Je parle bien entendu de la période allant des années 60 aux années 80.
Vivant aux Etats-Unis depuis maintenant près de vingt ans j’ai , je dois bien l’avouer, complètement perdu contact avec la variété française.
Le début de la fin
Pour être tout à fait honnête, mon désintérêt pour la chanson moderne ne date pas des années 2000.
Depuis les années 90, rien de vraiment folichon n’a été produit que ce soit en France ou dans le reste du monde.
Il y a toujours ici ou là quelques bons artistes et quelques bonnes chansons mais force est de constater que le moule est cassé. Les années de gloire sont derrière nous.
La curiosité l’emportant, j’ai voulu savoir ce qu’il était advenu de la chanson française.
J’ai d’abord entrepris une recherche rapide des chanteurs/chanteuses des années 90.
J’ai retrouvé des noms pour moi sans intérêt comme Florent Pagny, Patrick Bruel, Mylène Farmer ou Lââm qui venaient conforter mon jugement sur le déclin et la paupérisation de la “pop” de ces années 90.
A cette période, les plus grands comme Francis Cabrel ou Alain souchon produisent encore de bonnes chansons, mais la fin de carrière est proche.
Le saut dans l’inconnu
Puis j’en viens à mes recherches sur la chanson des années 2000 et là, je plonge dans l’inconnu.
Ou plutôt devrais-je dire dans un gouffre sans fond car la médiocrité de ce que je vais mettre à jour est insondable.
Pratiquement aucune chanson, aucun nom ne me sont familiers. Ces noms n’évoquent rien en dehors de quelques uns rendus célèbres grâce à celui de leurs papas, comme Higelin ou Chedid.
Je prends quelque noms au hasard et me mets en devoir (c’est le mot!) d’écouter leur “hits” les plus connus, sur YouTube en particulier.
Le constat est accablant. Rien ne résonne, rien accroche. L’indigence de ces chansons est absolue, la vacuité totale.
Les compositions sont médiocres, les paroles totalement ineptes et l’interprétation le plus souvent plate et sans talent.
L’intonation a bien souvent une consonnance bizarre qui me fait parfois de douter de l’origine de la langue dans laquelle ces jeunes gens tentent de s’exprimer.
N’ arrivant à rien, je décide de me demander autour de moi.
Mes enfants, ayant grandi aux Etats-Unis, partagent mon ignorance.
Je me tourne vers d’autres sources, en particulier les différents réseaux sociaux qu’il m’arrive de fréquenter.
Le triste constat
On me livre alors quelques noms qui vont constituer un aréopage bigarré de jeunes chanteuses et chanteurs “français”.
On me conseille les “artistes” suivants: Cécile Corbel, Luc Abrogast, Angèle, Pomme, Ritès, Jain et aussi Barbara Parvi vient de finir à la deuxième place du concours de l’Eurovision.
Je m’attèle à la tâche d’écouter les succès de ces différents interprètes et je dois bien avouer que cette expérience s’apparente rapidement à un pensum, et pour certains morceaux à une véritable séance de torture auditive.
C’est toujours la même chanson si vous me passez l’expression. La mélodie est insipide, les paroles ridicules et l’interprétation bien souvent affligeante.
On me conseille alors d’écouter sans plus tarder une certaine Juliette Armanet, que l’on qualifie de “nouvelle Véronique Sanson”. Rien de moins.
Je m’exécute donc et quelle n’est pas ma déception. Voix de tête, mélodie insipide, texte d’une infinie platitude.
Véronique peut dormir sur ses deux oreilles. Son règne n’est en rien menacé.
Le calice jusqu’à la lie!
Je vous laisse découvrir le top 10 des succès “français” de 2021, selon Spotify. Vous en conviendrez, cette liste se passe de commentaire…